mardi 29 avril 2008

Présentation

Je suis nouveau dans ce qu'on appelle la blogosphère. Le titre que j'ai donné à ce blog indique le genre de sujet sur lequel je souhaite m'exprimer et, je l'espère, avoir des échanges avec d'autres internautes également intéressés.

J'ai préféré donner à mon blog un titre court. Le titre plus complet eût été "Développement humain durable et équitable" Voici pourquoi :

La définition canonique du développement durable : « Un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures » apparaît déjà dépassée. Les générations actuelles souffrent déjà des dommages causés par les générations précédentes, et leur propre comportement aggrave encore la situation dont hériteront les générations suivantes. Il faudrait se donner aujourd’hui comme objectif de répondre aux besoins des générations présentes tout en préparant les conditions pour que les générations suivantes, dans leur effectif prévisible, puissent également satisfaire les leurs, chacune à son tour. Comme l’environnement est déjà dégradé, cela comporte des actions non seulement de préservation, mais de réparation.
Dans ce contexte, le terme même de développement durable a été contesté, l’argument étant que, par rapport à la situation actuelle, seule une décroissance économique peut être durable. Cette objection est plus ou moins forte selon le point de vue d’où on la considère. Si l’on assimile développement avec utilisation croissante de ressources naturelles par individu, elle est évidemment fondée. Si l’on assimile développement avec production croissante de biens ou de services utiles à l’homme, elle est à prendre en considération, mais il ne faut pas négliger la part croissante des services dans la production, de même que les possibilités qui résulteront du recours à des ressources renouvelables, du recyclage systématique des matières premières et enfin de la miniaturisation, sans parler des découvertes scientifiques innovantes qui sont toujours possibles. En revanche, si l’on envisage le développement humain dans son sens le plus large, la contestation est presque totalement infondée. Apaiser les conflits et maîtriser la violence sous toutes ses formes, approfondir les connaissances, développer la création artistique, chercher les conditions du meilleur épanouissement personnel des individus, créer et faire vivre des institutions qui soient véritablement démocratiques à tous les niveaux, c’est-à-dire qui permettent à chacun de participer pleinement à la vie collective aussi bien locale que régionale, continentale et planétaire, tout cela représente d’immenses progrès pour lesquels la limitation des ressources naturelles ne constitue en rien une entrave. On peut ajouter que les guerres ne détruisent pas seulement des vies humaines, elles sont aussi chaque fois à l’origine de dommages très graves dont l’environnement est victime, de sorte qu’en réduire la fréquence et l’intensité serait aussi un grand bienfait pour la planète. Pour toutes ces raisons, il paraît préférable de définir l’objectif à atteindre comme un développement humain durable, car « développement » devient incontestable dès lors qu’on l’assortit de cet adjectif.
Dans ce contexte encore, le problème de la pauvreté et plus généralement des inégalités de développement économique entre les différentes zones du globe s’accroît de quelques degrés de complexité par rapport aux présentations qui en sont généralement faites. En effet le « rattrapage » par les pauvres des niveaux de production et de consommation par tête qui ont cours chez les riches, rattrapage que tout le monde souhaite ou feint de souhaiter, n’est pas possible pour les raisons qu’on vient de voir. La seule chose réellement envisageable à long terme, si l’on veut rapprocher les niveaux de vie, serait de définir comme horizon à atteindre un niveau de prélèvement des ressources par tête qui soit durablement compatible avec les possibilités de la planète pour un effectif de peuplement de l’ordre de 10 milliards d’individus, puis de déterminer à partir de là un double cheminement, des pays riches d’une part vers un mode de vie assurément plus sobre que celui qu’ils pratiquent aujourd’hui, des pays pauvres d’autre part vers un mode de vie assurément différent de celui dont ils rêvent, et plus sobre lui aussi.
Fort heureusement, pendant les deux derniers siècles, les connaissances sur les mécanismes les plus intimes de la vie et de la matière se sont prodigieusement développés, en sorte qu’on peut espérer, si les organisations et les méthodes de production mises en place tendent toutes dans ce sens, trouver un mode de relation de l’homme avec la nature qui sera assurément plus respectueux à long terme et plus économe de cette dernière que celui d’aujourd’hui, mais qui permettra néanmoins de situer à un niveau convenable la satisfaction des besoins matériels des générations successives.
Le rapprochement des niveaux de vie que nous venons d’évoquer est une exigence du point de vue éthique mais c’en est une aussi du point de vue du réalisme politique. L’augmentation de la puissance de destruction à laquelle des groupes de moins en moins nombreux peuvent de plus en plus aisément accéder rend indispensable l’apaisement des conflits qui divisent l’humanité, faute de quoi le terrorisme et les guerres rendront son avenir insupportable. Or, si la disparition des inégalités criantes et le rapprochement des niveaux de vie ne constituent vraisemblablement pas des conditions suffisantes, ce sont assurément des conditions nécessaires à cet apaisement.
En faisant la synthèse de ces considérations, l’objectif que nous retiendrons sera donc défini par l’expression de développement humain durable et équitable, plus complète et peut-être moins équivoque que la simple expression courante de développement durable.